C’est que nous ne sommes pas venus ici pour faire bronzette ! Nous quittons Göreme pour découvrir sa grande sœur (enfin grande c’est plus parce qu’elle se situe en hauteur et ça, on peut vous le confirmer car il y a une sacrée côte pour l’atteindre !).


Un petit coup d’oeil sur la vue dans la vallée:

Uchişar, c’est un peu le Saint Adresse pour Le Havre, c’est plus distingué, on n’y trouve pas de dortoir.


Heureusement, on y trouve Şişik qui tient la ‘Maison du Şişik’, ou ‘Kilim Pansiyon’ (www.sisik.com). La maison et la vue sont magnifiques, l’accueil est chaleureux, la nourriture est excellente. Nous conseillons vivement!


Et un cuisto d’exception:

Nous y séjournons 2 nuits, l’une avant la balade en Cappadoce, l’autre après, Şişik nous gardant certaines de nos sacoches bien au chaud. Et en plus, il a grand cœur, cet homme-là!
Au premier jour nous nous dirigeons vers la vallée de Zelve et ses rochers en forme de champignons.
Un petit arrêt à Cavuçin:



Deux, trios coups de pédales et hop, nous voilà arrives là où il y a tous les bus stationnés:




Belle pose Dod!

Nous empruntons de chouettes de petites routes vallonnées (les mêmes que les bus de touristes) avec des chouettes paysages. C’est vraiment une chouette journée, nom d’une chouette!

Allez vous insistez, un deuxième panorama home Vinot made, il est doué le ptit, non?




Puis nous plantons la tente entre Ürgüp et Mustafapaşa. Pas compliqué de trouver un emplacement de rêve dans la région!


Le lendemain, c’est pédalage et compagnie jusqu’à Mustafapaşa, charmant mais touristique petit village où habité par des familles grecques jusqu’après la première guerre mondiale et les accords de Lausanne (1923) qui régissaient des déplacements de populations entre la Grèce et la Turquie.



Les magnifiques portes:

Sans oublier mémé et son tracteur:

Il fait bien bon se boire un ou deux thés à une terrasse et planifier les prochains ateliers qui auront lieu une semaine plus tard à Nevşehir. Nous musardons un peu dans une petite vallée aux alentours et continuons notre bonhomme de chemin en direction du sud, non sans avoir changé une nouvelle fois la chambre à air de Sophie.
Nous pédalons de vallons en vallons, et hop, une merveille de lac artificiel s’offre à nous en contrebas de la route. Nous trouvons un charmant petit coin au bord de l’eau, où au vu des douilles laissées ici et là par des chasseurs, il vaut mieux être un cycliste qu’un canard. Du moins espérons-nous. Notre menu gastronomique « Chips – pain – feta – biscuits » frôle une fois encore la perfection et nous allons nous coucher à l’heure où quelques canards téméraires se risquent à faire coin-coin sur l’eau.



Au réveil, un bon petit déjeuner « Pain-feta-biscuits » nous met en cannes et nous avons tôt fait d’arriver dans la charmante et paisible (toute) petite bourgade de Cemil, au centre de laquelle trône une église que les « Grecs de 1923″, peut-être même des « Grecs de Lausanne » n’ont pas eu beaucoup le temps de profiter étant donné qu’ils venaient juste de l’achever…



Nous nous arrêtons dans une petite église 300 mètres après Cémil:



Nos vélos ruant dans leurs brancards à s’en faire péter les sacoches, nous ne tardons pas à reprendre la route. Nous ratons au passage des vestiges romains (« mais qu’est-ce qu’elle a bien voulu dire la vieille aux yeux bleus et aux chaussettes marrons dans ses sandales, qui se trouvait pile poil au niveau de l’intersection et qui nous indiqué le mauvais chemin ?! »).

Nous montons une vache de côte, au sommet de laquelle les fermiers du coin se trouvent des grottes dans lesquelles les fermiers du coin cultivent (ou entreposent?) des patates, et nous nous retrouvons sur un plateau où nous pique-niquons.


Pas très « Cappadoce tout ça mais très plaisant, surtout dans la descente qui nous ramène dans la plain et dans laquelle je porte mon record de vitesse à 80 km/h, avec sans doute une éphémère pointe à 80,5 non homologuée.


Nous continuons notre chemin sur une dizaine de kilomètres et arrivons dans les somptueux et envoûtants paysages autour du village de Soganli. Au menu: un petit village accroché à une colline (dont un pan se détachera dans la soirée d’ailleurs, sans faire vraiment de dégâts nous semble-t-il), deux vallées qui furent autrefois habités par un grand nombre de moines si l’on en croit la multitude de vestiges d’habitations dans les falaises environnantes (entre le 5ème et le 15ème siècle, est-il nécessaire de le préciser?).


Après une étude attentive du site, nous en avons scientifiquement conclu qu’il devait y avoir une saine émulation entre ces saints pères dans le choix de leur retraite, du genre « mon monastère est encore plus paumé dans la montagne que le tien », « oui mais moi je dois escalader une falaise avec les dents pour arriver dans ma chambre », ou « vous avez vu ma porte d’entrée comme elle est petite? J’me cogne la tête dedans en moyenne 3 fois par jour! ». Ou quand l’ermitage devient un sport. N’empêche les fresques dans les églises ont encore fière allure et les paysages sont propices à faire chauffer la cellule sensible de notre appareil photo.

Nous campons dans un coin de verdure tout bath, bercés par le cuicui des oiseaux. Le bonheur.







Nous prenons un bon petit déjeuner dans l’unique pension du coin, en compagnie d’un papi philatéliste, puis nous visitons les alentours avant de changer 2 fois de suite la chambre à air de Sophie. À se demander si nous n’endommageons pas la chambre à air à chaque fois que nous la montons sur la jante… A la fin de la boucle, c’est décidé, nous mettons un pneu neuf, ça ne peut pas faire de mal, surtout qu’l nous en reste un en stock. A noter la supériorité de la technologie allemande: les pneus Schwalbe dont je suis chaussé n’ont jamais connu les affres de la crevaison, à l’inverse des Michelin qui équipent Sophie. Et pourtant la balance ne joue pas en ma faveur…









Une bonne heure plus tard, nous voilà pédalant quittant ces vallées de rêve, cap à l’ouest vers Derinkuyu.



Nous remontons sur le plateau, et admirons un peu plus tard la belle lumière du soleil qui peine à transpercer certains gros nuages qui amènent la pluie ici ou là au loin. Très beau. Puis ici et là tout proche. Sublime. Sur nous en fait. Magnifique. Nous faisons halte rapidement dans le petit village de Tilkoy, où on peut trouver les vestiges d’un caravansérail, à en croire les cartes touristiques de la région. Oui. Bon. Les vestiges sont d’une telle ampleur que nous sommes passés 2 fois devant sans même tourner la tête.
Nous ne nous attardons pas devant ce non-monument et rebroussons la route sur un kilomètre pour planter la tente à l’ombre d’arbres fruitiers à l’écart de la route, avec la bénédiction du cousin du propriétaire venu inspecter son champ voisin.


Petite nuit sans souci et hop nous voilà à visiter la cité souterraine de Derinkuyu, qui servit d’abri aux habitants de la région en cas d’invasion mal intentionnée. Sa création daterait du 5ème siècle av. JC et qu’elle fut agrandie progressivement au début de la période byzantine : à partir du 5ème siècle ap. JC donc. Le site est assez surprenant avec pas moins de 8 niveaux, différents, une église, des écoles, un cimetière…




Nous remontons ensuite parmi les vivants et décidons de mettre le cap sur Nevşehir, où nous rencontrerons des enfants par le biais de l’association TEGV (Educational Volunteers Foundation of Turkey) pour un atelier de peinture 3jours plus tard. Une fois arrivée sur les lieux, nous nous empressons de monter la colline en haut de laquelle est juchée la gare routière pour nous enquérir des horaires de bus pour Antalya, puis nous nous dirigeons vers Uchişar et Göreme. Nous trouvons sur la route un petit champ pour nous accueillir le temps d’une nuit. Très bien très chouette.


Nous passons ensuite 2 nuits dans un chouette de camping à Göreme (http://www.dilekcamping.com/ ) pour combler une partie de notre retard sur le blog (le tri des photos d’Iran a été bien compliqué…). Nous profitons de l’accueil chaleureux dispensé par nos hôtes qui nous offrent régulièrement des thés ou nous laissent piqueniquer dans la salle de leur restaurant pour bien avancer. Faut dire que les autres clients ne nous ont pas dérangés: nous étions seuls.


Avant de quitter Goreme, nous faisons une dernière halte à notre endroit favori: le café des papis qui jouent aux cartes tout en sirotant un bon ptit thé pas cher.

Nous décidons ensuite de récupérer les sacoches que nous avons laissées à Uchişar chez Şişik, à la Kilim Pansiyon. Une fois n’est pas coutume, nous bénéficions de tarifs avantageux et mangeons comme des rois, merci Şişik!
